C’est avec tristesse que la Municipalité a appris le 20 septembre dernier le décès de Simone Prouvé.
Catégorie : Hommages
Publié le
Simone Prouvé a traversé le XXème siècle, Leica en bandoulière, et connu toutes ses épreuves, ses violences, mais aussi ses beautés et ses éclats.
Elle fut une artiste licière réputée. Ses œuvres tissées, tentures et panneaux-paysages sont inspirés de ses nombreuses photographies, prises au quotidien. Plusieurs de ses pièces sont entrées au Musée national d’art moderne et exposées au centre Pompidou. Elles auront voyagé à travers le monde et changé le regard sur le métier de tisserande.
Son regard rieur, derrière de petites lunettes rondes, a marqué notre ville. Aux Romainvillois∙es, elle aura souvent fait visiter sa maison débordante de poésie et de bobines de toutes les couleurs, notamment dans le cadre des Portes Ouvertes d’Ateliers d’Artistes (POAA). Ses œuvres ont été également exposées au Pavillon et au Larocafé.
Fille du constructeur Jean Prouvé, devenu architecte et designer de renom, elle lui doit d’avoir baigné dans l’atmosphère des ateliers, dans l’odeur du métal. Elle a ainsi rencontré et travaillé avec d’illustres créateurs : Le Corbusier, Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret. De sa mère, Madeleine Simone, elle tient l’amour de la couture et l’intuition de son futur métier.
Novatrice, elle fut la première dans les années 90 à intégrer dans ses créations textile des fibres de cuivre, de verre, d’Inox. Jouant sur les transparences et les matières, elle renouvela ainsi cette créativité singulière qui la caractérisait.
Devant le métier à tisser, Simone Prouvé expérimente, invente, cherche à « faire le truc le plus simple qui ait une présence ». Bien qu’elle s’en défende et se considère toujours comme une artisane, ses réalisations poétiques embrassent le champ artistique.
Comme elle aimait à le dire, Simone « tisse la lumière ». Le 20 septembre, Romainville a perdu l’une des siennes.