Trois classes du collège Gustave Courbet participent cette année à un programme de sensibilisation conciliant cuisine et migration, animé par l’association Refugee Food. Retour sur une aventure humaine, riche et savoureuse.
Catégorie : Sensibilisation
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Alors que les discours hostiles aux personnes migrantes se multiplient en France et dans le monde, l’association Refugee Food, en partenariat avec la Ville, entend, à travers les rencontres pédagogiques « Le goût des autres », fournir aux collégien·ne·s des éléments objectifs pour appréhender la migration. « Ce projet d’ouverture nous permet de rappeler aux élèves notre humanité commune. Je sais qu’ils·elles en parlent beaucoup au collège et à la maison. C’est important pour changer les mentalités », explique Nassime Afzali, professeure de physique-chimie, référente développement durable au collège G. Courbet en charge du projet.
Projection-débat autour du documentaire « Carnet de solidarité » au Cinéma Le Trianon, témoignages de personnes réfugiées en classe, ateliers de cuisine animés par des personnes réfugiées à la Cité Maraîchère, ateliers de réflexion autour des migrations et de l’hospitalité à la Maison de la Philo et repas à la cantine du collège concocté par un cuisinier réfugié sont au menu de cette expérience gourmande et engagée.
La cuisine : un langage universel
Objectifs de ce programme unique, pédagogique et ambitieux : changer le regard sur les personnes réfugiées, accélérer leur insertion socio-professionnelle
grâce à la cuisine et œuvrer pour une alimentation juste, durable et diversifiée pour tou·te·s. Main dans la main, avec les équipes pédagogiques du collège et la Ville, l’association Refugee Food déploie ce programme, en s’appuyant sur la puissance fédératrice de la cuisine et la
force de la rencontre et du témoignage. « Lorsque l’on ne comprend pas la langue, la cuisine apparaît comme un langage universel. C’est un puissant outil de sensibilisation », commente Lise Buttin, chargée de mission événement/sensibilisation auprès de Refugee Food. La découverte de patrimoines culinaires
venus d’ailleurs permet ainsi de confronter les élèves à l’altérité, de favoriser l’interculturalité et de valoriser les histoires et talents des personnes exilées. « C’est à la fois intéressant et amusant de se retrouver autour de la cuisine. Ça nous sensibilise à la question des réfugié·e·s » raconte Isaac, collégien. « Je suis admirative de leurs histoires. C’est une belle aventure que nous vivons avec eux », ajoute sa camarade Noa.
Partager les fourneaux et les témoignages
Trois chefs des quatre coins du monde ont ainsi partagé leurs témoignages et les fourneaux avec les collégien·ne·s romainvillois·es. Mohammed, enfant
d’Afghanistan, les a accompagnés dans la préparation d’une spécialité de son pays, le bolani. Haitham, exilé syrien a partagé la recette des fatayers et du
houmous. Adam, réfugié soudanais a initié les cuisinier·ère·s en herbes aux cakes au lait et au jus de bissap. « Je
constate que les enfants sont très curieux·euses de découvrir les cultures de l’autre bout du monde. C’est une grande joie de partager mon savoir-faire et un peu de chez moi », confie fièrement Adam, arrivé en France en 2016 et devenu depuis boulanger-pâtissier.
Des rencontres précieuses qui font résonner, loin du bruit des bottes, la mélodie des casseroles et le chant des cultures !